Atelier d’Analyse des données de l’Enquête SMART 2022 du Niger

L’Institut National de la Statistique du Niger, en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales et l’Unicef, a organisé, à Tillabéri du 22 au 31 Octobre 2022, un atelier d’analyse des données de l’enquête SMART[1] 2022, réalisée du 20 Août au 28 Septembre 2022. L’objectif général de cette enquête, qui est réalisée chaque année depuis 2005, est d’évaluer la situation nutritionnelle des enfants âgés de 0 à 59 mois et des femmes en âge de procréer de 15 à 49 ans. Elle permet également d’estimer la mortalité rétrospective dans la population générale et chez les enfants de moins de 5 ans.

L’enquête SMART 2022 a été conduite sur toute l’étendue du territoire national avec une représentativité au niveau régional pour l’ensemble des huit (8) régions (Agadez, Diffa, Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéri, Zinder et Niamey). Un focus a été fait sur la région de Dosso, pour produire des résultats représentatifs au niveau départemental, compte tenu des besoins spécifiques d’approfondissement.

La Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition (PNIN) a participé à cet exercice d’analyse des données de l’Enquête SMART qui a regroupé plusieurs acteurs nationaux et partenaires de la nutrition au Niger.

Les objectifs de l’atelier était entre autres de réaliser l’analyse des données collectées, de produire une note de synthèse de l’édition 2022 et d’élaborer le rapport d’analyse de ladite enquête.

Ces enquêtes, depuis plus d’une dizaine d’années, révèlent une situation de malnutrition très critique avec des prévalences de la malnutrition très élevées aussi bien chez les enfants de 6 à 59 mois que chez les femmes de 15 à 49 ans. En effet, le taux de malnutrition chronique des enfants de moins de cinq (5) ans dépasse le seuil très élevé de 30%, celui de la malnutrition aiguë des enfants de 6 à 59 mois dépasse le seuil élevé de 10% et la prévalence de l’anémie chez les enfants de 6 à 59 mois et les femmes de 15 à 49 ans dépasse le seuil élevé de 40%[2]. Les résultats de l’enquête SMART 2022 ne font pas exception à la règle, malgré tous les efforts de l’Etat et de ses partenaires. Même si la situation anémique s’est nettement améliorée par rapport à celle de l’année précédente, elle demeure, toutefois, encore largement au-dessus du seuil élevé de 40%.

Ainsi, quelques recommandations ont été formulées par les participants de l’atelier à l’endroit du Gouvernement :

  • Le renforcement de la promotion et de la protection des pratiques optimales d’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant au cours des 1 000 premiers jours du cycle de vie allant de la conception aux deux premières années de vie ;
  • Le renforcement de la communication pour le changement social et comportemental ;
  • Le renforcement des activités de la prise en charge de la malnutrition aiguë ;
  • L’accélération du processus de passage à l’échelle des interventions de prévention de la malnutrition surtout au niveau communautaire et particulièrement durant la période de pic de la malnutrition aiguë ;
  • Le renforcement de la réponse multisectorielle en investissant dans les secteurs sensibles à la nutrition, notamment la sécurité agricole et alimentaire, la protection de l’enfance, les filets sociaux ciblant les personnes vulnérables, l’autonomisation des femmes, la vulgarisation des services de santé et de planifications familiales, la scolarisation de la jeune fille, l’amélioration de l’accessibilité à l’eau, l’assainissement et l’hygiène et la mise en œuvre d’une analyse IPC[3] Malnutrition aiguë pour mieux orienter les interventions.

L’un des défis auxquels la PNIN fait face lors de l’exploitation de ces données est la possibilité de lier les caractéristiques des enfants à celles de leurs mères en vue d’approfondir les analyses secondaires des données. C’est pourquoi, la PNIN recommande pour les éditions prochaines de la SMART de prendre en compte la possibilité de création d’un identifiant unique pouvant permettre de lier chaque enfant à sa mère.

[1] (Standardized Monitoring and Assessment of Relief and Transitions – Suivi et évaluation standardisés des urgences et transitions)

[2] Seuils élevés de taux de malnutrition chronique, aigue et de prévalence de l’anémie, respectivement, selon l’OMS

[3] Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire

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