Niamey, le vendredi 30 Mai 2025, la Direction de la Nutrition du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique (MSHP) a accueilli une réunion du Groupe Technique nutrition (GTN). Présidée par le Directeur de la Nutrition, Dr Aboubacar MAHAMADOU, cette importante réunion a débuté avec un tour de table pour la présentation des différents participants en ligne et en présentiel. Ensuite, le Directeur de la nutrition a donné le déroulé de la journée avant de rappeler toute l’importance de centraliser les différentes ressources d’information (document de politiques/programmes, rapport d’études et d’analyse, etc.) sur la nutrition en précisant le rôle important que doit jouer la PNIN dans ce processus de capitalisation en faveur de la nutrition.
Le coordonnateur du GTN, M. Hermann Ouédraogo à son tour, a fait un point rapide sur le suivi des recommandations des précédentes réunions avant de laisser place aux différentes présentations prévues pour cette journée.
Ainsi, cinq présentations ont été réalisées dont trois concernent des produits de la PNIN. Il s’agit du rapport sur la Sécurité Sanitaire des Aliments en milieu scolaire urbain, le rapport sur la qualité de l’alimentation chez les femmes en âge de procréer (15-49 ans) et l’Etat des lieux de la fortification des aliments en micronutriments.
La première présentation de la journée a porté sur l’approche Nexus Urgence développement paix, son parcours au Niger, ses instances de gouvernance et son adaptation en faveur de la Nutrition. Cette présentation a été aussi l’occasion pour M. Zourkalleyni BOGARI, point focal national du Nexus Urgence Développement Paix, de rappeler la convention de Kampala sur la protection et l’assistance aux personnes déplacés en Afrique.
Cette réunion a été aussi l’occasion de faire un rappel sur la politique National de sécurité nutritionnelle 2017-2025 notamment ses engagements et le bilan à mi-parcours du plan d’action 2021-2025. Le présentateur, M. Mahamane Issiak BALARABE, statisticien nutritionniste de la PNIN, est revenu sur les difficultés rencontrés durant la pré-revue à mi-parcours du plan d’action 2021-2025 de la PNSN liées à une insuffisance dans la définition des différents indicateurs du cadre logique dudit plan d’action. A cet effet, il a souligné toute l’importance de définir un plan de suivi évaluation clair et pertinent pour la nouvelle politique afin d’alimenter les outils d’orientation et de documenter aisément les leçons apprises. A l’issu de cette présentation, il s’avère nécessaire : de conduire et d’alimenter un plaidoyer fort pour soutenir la nouvelle politique nationale de sécurité nutritionnelle, ii) d’apporter des précisions opportunes de procédures en faveur de cette politique, iii) de ne pas perdre trop de temps pour l’adoption du nouveau document en optant pour une mise à jour de l’ancienne PNSN.
M. Issiak Mahamane Balarabé a continué son intervention sur une autre présentation portant sur la « Sécurité sanitaire des aliments (SSA) en milieu scolaire : cas de la ville de Niamey ». Cette thématique fait partie des questions non priorisées du Plan Cadre d’Analyse 2023-2024 de la PNIN, mais qui a été traités par la PNIN avec l’appui technique et financier de la Représentation de la FAO au Niger. Cette analyse a révélé l’existence de plusieurs textes en matière de SSA qui souffrent de centralisation et qui sont pour la plupart méconnu par les acteurs. De même, une insuffisance en matière de coordination et de synergie entre les acteurs de la SSA en milieu scolaire a été révélée d’où la nécessité de mettre en place et d’animer régulièrement un cadre d’échange et de concertation entre ces acteurs.
Ensuite, M. Ali ADAMOU ISSA, Statisticien principal de la PNIN, a quant à lui présenté la réponse à une sous question du plan cadre d’analyse 2025-2026 de la PNIN concernant la qualité de l’alimentation des femmes à travers le score global de la qualité de l’alimentation (GDQS en anglais) créé en 2018 par l’initiative de recherche du « Center for Dietary Assessment». Cette étude a révélé que la structure de l’alimentation des femmes en âge de procréer varie légèrement en fonction des régions. Elle est monotone et peu diversifiée, composée essentiellement d’aliments de base comme les céréales, les légumes feuilles vert foncé et dans une moindre mesure du niébé. Aussi, les produits animaux (hormis le lait dans certains régions) ainsi que les aliments riches en micronutriments (céréales complètes ou enrichies, œufs, noix, légumineuses, fruits et légumes par exemple) sont faiblement ou pas consommés par les femmes en âge de procréer dans les cinq régions couvertes par l’étude (Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéri et Zinder).
La série des présentations a pris fin avec celle des résultats de la première question du PCA 2025-2026 de la PNIN qui a porté sur l’état des lieux de la fortification/bio- fortification des aliments en micronutriments au Niger. Cet exposé présenté par Dr Aminou Nafiou, enseignant chercheur de l’université Boubacar Bâ de Tillabéri, a principalement mis en valeur l’environnement législatif, financier et politique du Niger en lien avec le développement de la fortification et des bonnes pratiques dans les secteurs privé et associatif, les programmes/projets passés et présents de fortification des aliments y compris la biofortification, les aliments localement enrichis en micronutriments ainsi que la collaboration entre les institutions étatiques en charge de la fortification et les acteurs non étatiques (organisations paysannes, société civile et secteur privé) pour promouvoir et coordonner les actions de fortification des aliments. Pour rappel, la fortification/biofortification est une stratégie utilisée pour lutter contre la malnutrition en général et les carences en micronutriments en particulier. Au vu de la situation nutritionnelle inquiétante du Niger, cette étude recommande entre autres la création d’un environnement favorable pour la fortification/biofortication des aliments à travers des politiques adéquates, un leadership fort de l’état et des financements publiques prévisibles.
Cette journée a été riche en partage d’information et prend fin sur un appel du Directeur de la nutrition à une participation de tous pour améliorer la qualité des rapports d’analyse produit par la PNIN et qui seront certainement utilisés pour éclairer les directives de la nouvelle politique nationale de sécurité nutritionnelle.