Apports habituels en nutriments chez les enfants, les adolescentes et les femmes adultes au Niger : les conclusions de l’enquête alimentaire de la PNIN dans cinq régions

Dans le cadre de la mise en œuvre de ses activités, la Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition (PNIN) avait réalisé en 2019 une enquête sur la consommation alimentaire. Cette enquête a utilisé la méthodologie du Fortification Rapid Assessment Tool[1] (FRAT) couplée au rappel 24 heures. Deux tomes ont déjà été élaborés. Le premier tome est consacré à l’approche méthodologique ( https://pnin-niger.org/pnin-doc/web/uploads/documents/99/Doc-20210601-064544.pdf ) et le deuxième à l’identification des aliments vecteurs de consommation de masse pour leur enrichissement en micronutriments (https://pnin-niger.org/pnin-doc/web/uploads/documents/100/Doc-20210601-064904.pdf). Un troisième tome consacré à l’examen des apports nutritionnels habituels chez les enfants, les adolescentes et les femmes adultes a été élaboré et validé en ligne par un groupe ad hoc d’experts nationaux et internationaux en début janvier 2024.

Ce rapport qui entre dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Cadre d’Analyse 2023-2024, met à la disposition, pour la première fois au Niger, des décideurs et des gestionnaires des programmes de nutrition des informations sur les apports nutritionnels et leur adéquation aux besoins nutritionnels des enfants âgés de 2 à 4ans, des adolescentes âgées de 10-18 ans et des femmes âgées de 19 à 49 ans. Ces informations serviront pour réorienter les politiques et les programmes de prévention de la malnutrition en accordant la priorité aux carences nutritionnelles les plus sévères.

Les résultats de l’étude révèlent que, dans l’ensemble des cinq régions étudiées (Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéry et Zinder), la couverture des besoins en calcium, vitamine A et vitamine B12 est très faible comparativement aux besoins moyens estimés chez les trois groupes cibles. Cette déficience est plus marquée chez les adolescentes pour le calcium et chez les femmes de 15-19 ans pour les vitamines A et B12. L’étude révèle aussi que les sources d’énergie sont en grande partie des glucides (sucre et amidon venant essentiellement des céréales), avec une part supérieure à 60% chez tous les groupes cibles dans l’ensemble des régions étudiées. Ainsi les parts des lipides et des protéines atteignent à peine respectivement 20% et 10%.

Un autre résultat de l’étude qui interpelle est la très faible consommation des produits animaux. En effet, les protéines animales représentent moins de 7 % de l’apport en protéines total chez tous les trois groupes cibles. Le rapport montre que les aliments consommés ont des teneurs en micronutriments (calcium, vitamine A, Folates, fer et zinc) qui ne permettent pas de couvrir les besoins de l’organisme conformément aux recommandations de l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS). Cette situation est observée au niveau des trois groupes, mais est plus problématique chez les adolescentes et chez les femmes adultes. Les apports habituels en énergie et en micronutriments sont systématiquement plus bas dans les régions de Maradi et de Zinder que dans celles de Dosso et de Tahoua par exemple, quel que soit le groupe cible concerné.

A la suite de la publication de cette présente étude, tous les acteurs engagés dans la promotion du développement de la nutrition et la prise de décision sont invités à s’approprier les résultats non seulement pour s’imprégner de la situation réelle du risque des carences nutritionnelles chez les groupes vulnérables au Niger et pour apprécier l’importance des défis à relever. Ainsi, pour améliorer la situation nutritionnelle des groupes cibles de cette étude et au-delà la population nigérienne en général, les recommandations suivantes sont formulées à l’attention des décideurs :

  • Mettre d’avantage l’accent sur la production et la consommation d’aliments riches en nutriments notamment les micronutriments dans toutes les régions en particulier celles de Maradi et de Zinder ;
  • Renforcer et amplifier les programmes de fortification alimentaire y compris la bio-fortification et de supplémentation de masse en micronutriments ;
  • Amplifier et accélérer les programmes existants de changement social et de comportement pour une meilleure diversification de l’alimentation particulièrement chez les groupes vulnérables ;
  • Conduire des actions de réduction durables et durant toute l’année des prix sur les marchés et des coûts liés à l’alimentation saine comme les légumes et les fruits ainsi que les produits animaux pour lever progressivement les barrières liées à la cherté de ces produits sur les marchés locaux ;
  • Renforcer et soutenir la production alimentaire de contre-saisons (cultures, élevage) pour une meilleure diversification alimentaire durant toute l’année et d’une année à l’autre.

[1] Outil d’évaluation rapide des fortifications (Traduction en français)

PNIN-NIGER©JUILLET 2024

Liens:

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SYNOPSIS APPORT HABITUELS EN NUTRIMENTS ESTIMES A PARTIR D’UNE ENQUETE ALIMENTAIRE

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