Du 11 au 13 Décembre 2019, M. Issiak Mahaman Balarabé, coordonnateur de la PNIN et Almoustapha Théodore Yatta, Analyste Principal de la PNIN, ont participé à un atelier de partage d’expérience sur les enquêtes alimentaires à Rome, au siège de la FAO. L’atelier a regroupé des représentants de plusieurs pays à revenus faible et intermédiaire ayant une expérience dans la conduite des enquêtes alimentaires (Brésil, Chine, Mexique, Vietnam, Philippines et Zambie) ou ayant entamé un processus de conduite d’une enquête alimentaire (Burkina Faso, Cameroun, Niger, Nigeria et Kenya).
L’atelier a été organisé de façon conjointe par la FAO avec pour interface la plateforme GIFT qui est une plateforme développée par la FAO en collaboration avec l’OMS pour la dissémination de données de consommation alimentaire individuelles au niveau mondial et le centre de recherche « Intake » basé à Washington (Etats Unis d’Amérique) qui participe au renforcement des capacités des pays désireux de mettre en œuvre des enquêtes alimentaires.
L’objectif principal de la rencontre est le partage et la capitalisation des expériences pays et des pratiques prometteuses en ce qui concerne la collecte, l’analyse et l’utilisation des données de consommations alimentaires individuelles dans les pays concernés.
Les objectifs spécifiques de cet atelier étaient de :
- faciliter le partage des expériences nationales sur le processus de mobilisation de fonds dans le cadre d’une enquête alimentaire nationale à grande échelle ;
- s’engager dans un apprentissage partagé axé sur les pratiques prometteuses liées à la mise en œuvre d’une enquête alimentaire à l’échelle nationale ;
- faire ressortir comment les données alimentaires individuelles peuvent être utilisées pour éclairer les programmes nationaux et les politiques nationales.
L’allocution d’ouverture de l’atelier a été prononcée par la Directrice de la Division de la Nutrition et des Systèmes Alimentaires (ESN) au siège de la FAO, Mme Anna Lartey. Après avoir souhaité la bienvenue à tous les participants, Mme Anna Lartey a rappelé les efforts consentis par la FAO pour placer la nutrition dans les grands enjeux du développement mondial. Le dernier état de la sécurité alimentaire et de la nutrition 2019 indique que la prévalence de la sous-alimentation est en augmentation avec plus de 820 millions de personnes qui dorment avec le ventre vide dans le monde. Deux milliards de personnes souffrent d’une ou de plusieurs formes de carence en vitamines et minéraux et plus de 2 milliards souffrent de surpoids ou d’obésité. Une personne sur trois dans le monde souffre d’une forme quelconque de malnutrition.
Au cours des trois jours d’échanges, les différentes présentations faites par les pays représentés et les experts venus des institutions comme la FAO, le Centre Intake, l’OMS, l’EFSA (European Food Safety Authority), l’INDDEX (International Dietary Data Expansion Project), ont mis en évidence le fait que les enquêtes alimentaires sont à la fois très délicates et opportunes au nouveau contexte mondial. De même, elles nécessitent une expertise très affinée, un suivi régulier et une prise en main spéciale de tout le processus de l’enquête allant de l’initiation, la planification à la collecte sur le terrain.
Les différents pays présents se sont exprimés sur leurs attentes par rapport aux appuis attendus du centre de recherche Intake et de la FAO :
- Un appui technique tout au long du processus de l’enquête alimentaire pour les pays en voie de mise en œuvre ;
- Un encadrement dans la mobilisation des ressources ;
- Un renforcement des capacités sur l’outil FOODEX2 de la FAO ;
- Un appui pour la compilation des tables de composition alimentaire pays ;
- Un renforcement des capacités sur les outils d’analyse de données tel que minimod tool utilisant trois outils dont les modèles des bienfaits nutritionnels en lien avec LIST (Lives Saved Tool), les modèles de coûts spatiaux et temporels et un modèle d’optimisation économique ;
- Un renforcement de capacités sur l’outil INDDEX24 (plateforme spécialisée dans l’évaluation des apports alimentaires individuelles).
Le Niger, qui a bénéficié de l’appui de proximité du centre INTAKE a achevé avec succès les phases de planification et de collecte des données sur le terrain de l’enquête alimentaire. Le défi actuel est d’assurer l’apurement et l’analyse des données collectées sur la consommation alimentaire pour la prise de décision.
La rencontre a pris fin sur un désir des participants à faire émerger un réseau de collaboration entre les acteurs opérants dans le cadre des enquêtes de consommation alimentaire individuelle.