Lors de la deuxième réunion ordinaire du Comité Technique de la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle (CT-PNSN) au titre de l’année 2024, tenue le 31 mai 2024, la Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition (PNIN) a soumis au comité pour validation la note d’orientation sur la construction d’un système nutritionnel durable au Niger dans un contexte de changement climatique. La validation de ce rapport par le CT-PNSN vient clôturer la mise en œuvre du Plan Cadre d’Analyse (PCA) 2023-2024 de la PNIN. Ainsi, tous les rapports prévus en réponse aux trois (3) questions prioritaires ont été élaborés et validés.
La rencontre du CT-PNSN, présidée par Monsieur Moussa VINCENT PARAISO, Secrétaire Général Adjoint du Haut-Commissariat à l’initiative 3N (HC3N), a enregistré la participation d’une vingtaine de membres en présentiel ou à distance. En plus de la validation de la note d’orientation, cette rencontre a été aussi l’occasion de présenter le processus de réalisation du bilan à mi-parcours du Plan d’action 2017-2025 de la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle (PNSN).
Élaboré par Amadou IDRISSA BOKOYE, expert court-terme de l’assistance technique de la PNIN, avec l’appui de Dr Mohamed AG BENDECH et Mababou KEBE, experts permanents de l’assistance technique de la PNIN, ce document répond à la question n°2 du Plan Cadre d’Analyses (PCA) 2023-2024 de la PNIN intitulée : comment bâtir un système de nutrition durable dans un contexte de changement climatique ? Sa méthodologie s’appuie sur une revue documentaire approfondie de l’interface entre le changement climatique, les systèmes agro-alimentaires et la nutrition en mettant un accent particulier sur les études faites au Niger. Sa rédaction s’articule, en plus de la mise à jour de l’état des connaissances, autour de trois (3) composantes préalablement identifiées pour la mise en place d’un système de nutrition durable face au changement climatique (CC). Il s’agit, entre autres, des impacts du CC sur les groupes vulnérables, l’adaptation et la gestion des risques face à ce phénomène et le fonctionnement des systèmes alimentaires pour une alimentation saine.
Cette étude renseigne que le changement climatique au Niger se caractérise essentiellement par des changements dans le régime spatio-temporel des précipitations et un acroissement du réchauffement des températures. Ainsi, il présente les risques et les impacts négatifs au niveau des principaux secteurs d’activités au Niger comme la foresterie, l’énergie, la faune et les pêches, la biodiversité, la santé et la nutrition. La dégradation de l’ensemble de ces secteurs présente des conséquences négatives sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Dans ce contexte, il s’avère nécessaire de développer des connaissances et des pratiques pour mieux cerner la problématique mais surtout de mettre en place des systèmes d’alerte et de prévention de crise alimentaire et nutritionnelle dans un contexte de changement climatique. Ainsi, la note d’orientation propose un modèle de système de nutrition plus durable et plus résilient à ce contexte. Pour y parvenir, des recommandations tangibles ont été formulées. Elles incluent entre autres l’élaboration de guides alimentaires pour les populations nigériennes. L’application à large échelle de ces guides en complémentarité avec celle de toutes les recommandations formulées sur le long terme contribueront à prévenir la dégradation attendue de la situation de toutes les formes de malnutrition.
La phase de questions-réponses qui a suivi cette présentation a donné l’opportunité aux participants de dire toute leur satisfaction et leur intérêt pour cette note d’orientation, de poser des questions et de formuler des observations et des recommandations pour une plus grande vulgarisation de cette étude. L’essentiel des questions ont porté entre autres sur l’évolution des habitudes des populations migrantes et déplacées, la prise en comptes des connaissances et pratiques endogènes face au changement climatique, l’accessibilité au public et l’utilisation prioritaire des données nationales, la problématique de l’eau en lien avec la production alimentaire dans ce contexte particulier, et enfin les niveaux de pollution. Les participants ont recommandé que cette étude inaugurale soit considérée comme un point de départ dans la poursuite de l’analyse des données et la réalisation des études de cas sur l’interface climat et sécurité alimentaire et nutritionnelle. Dans cette perspective, il parait urgent que les résultats et les messages clés issus de cette étude soient diffusés et vulgarisés.
PNIN-NIger©Juin2024
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