Le Niger dispose d’un Plan de Réforme de la Gestion des Finances Publiques depuis 2011, visant à améliorer l’efficacité de la dépense publique. Ce dernier a connu plusieurs actualisations. Avec la mise en œuvre du deuxième Plan de Développement Économique et Social (PDES 2017-2021), le Niger a entrepris des réformes économiques et structurelles dont les objectifs sont : (i) mettre en place et développer des systèmes appropriés de comptabilité et de gestion des dépenses, (ii) renforcer les capacités des institutions et du personnel et (iii) assurer une transparence dans la gestion et une responsabilisation des différents acteurs.
Toutes ces réformes doivent permettre d’apprécier l’efficacité et l’efficience des dépenses publiques, de favoriser le dialogue entre les autorités en charge de la préparation et l’exécution du budget, ainsi que les structures de contrôle de la dépense publique et enfin d’enrichir le processus décisionnel dans le sens de la pertinence de la répartition des allocations budgétaires de même que la qualité de l’utilisation des ressources affectées aux différents secteurs.
Pour répondre à toutes ces préoccupations, l’outil Boost d’analyse et de transparence budgétaires a été mis en place au Niger en 2014 avec l’appui de la Banque Mondiale. Il est utilisé dans 40 pays à travers le monde (jusqu’en mai 2019). Cet outil se veut être convivial dans son utilisation et offre des possibilités d’analyse sur plusieurs angles. D’où l’impérieuse nécessité de former les acteurs impliqués dans le contrôle des dépenses de l’Etat et autres agents en charge d’analyses budgétaires pour supporter des prises de décisions à travers l’organisation des ateliers de formation.
C’est dans cette perspective que s’est tenu du 6 au 10 mars 2023, dans la salle de réunion du Conseil Régional de Dosso, l’atelier de formation sur l’outil Boost d’analyse du budget de l’Etat. Cet atelier est organisé par la Direction de l’Informatique Financière du Ministère des Finances (DIF/MF) avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Il a regroupé les Contrôleurs des Marchés Publics et des Opérations Budgétaires de certains Ministères et Institutions, les agents de la Commission des Affaires Sociales et Culturelles de l’Assemblée Nationale, des cadres de la Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition (PNIN/INS) et du Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales (MSP/P/AS).
Pour ce qui est du mode de fonctionnement de l’outil, il requiert l’utilisation des données budgétaires (prévisions et dépenses (consommations)), l’utilisation du logiciel Excel notamment les fonctions STXT, RECHERCHEV, CONCATENER et le Tableau Croisé Dynamique (TCD).
Les travaux pratiques sur Excel ont été l’occasion de mettre en évidence la situation des dépenses publiques et du taux d’exécution du budget selon plusieurs secteurs notamment, l’éducation, la nutrition et la santé. L’atelier a permis entre autres de mettre en exergue le budget alloué à la nutrition et au développement de la scolarisation de la jeune fille, à l’éducation et à la formation.
Le Haut-Commissariat à l’Initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens), avec l’appui de ses partenaires dont la PNIN, L’UNICEF et la FAO, a réalisé deux exercices d’analyse budgétaire des allocations et des dépenses publiques de nutrition pour les périodes 2016-2017 et 2018-2019. La base des données BOOST du Ministère des finances a été utilisée pour extraire les informations sur les allocations et les dépenses de nutrition des secteurs contributifs de la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle pour les années 2016 et 2017. Ce qui a permis de renseigner le fichier Excel d’analyse budgétaire proposé aux pays par le secrétariat du Mouvement SUN. Il s’agit en ce moment au Niger de l’approche budget-projet dans laquelle la nomenclature du budget de l’Etat ne permettait pas de tracer directement les allocations et les dépenses en nutrition. En revanche, l’analyse budgétaire 2018-2019 a été réalisée après l’adoption de l’approche budget-programme, la présentation des rubriques dans la base de données n’a donc pas nécessité l’utilisation de l’outil « BOOST » pour extraire les données sur les allocations et les dépenses en 2018 et en 2019.
Les deux éditions des analyses budgétaires étaient inscrites dans les Plans Cadre d’Analyses 2019- 2020 et 2020-2021 de la PNIN. C’est pourquoi, la participation de la PNIN à cette formation renforcera ses capacités dans le suivi du financement de la nutrition au Niger à travers la conduite des futures éditions d’analyse budgétaire.
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