Lancement du rapport 2021 sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde

La FAO, le FIDA, L’UNICEF, le PAM et l’OMS ont lancé le rapport mondial sur la sécurité alimentaire et la nutrition (SOFI 2021)[1] ce jeudi 12 juillet 2021. L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde de cette année résume la première évaluation mondiale de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition pour 2020 et donne des indications sur ce à quoi ressembleraient la faim et la malnutrition d’ici 2030, dans un scénario encore compliqué par la persistance des effets de la pandémie.

Près d’un dixième de la population mondiale – jusqu’à 811 millions de personnes – a souffert de la faim en 2020. Après être restée pratiquement inchangée pendant cinq (5) ans, la faim dans le monde a augmenté l’année dernière. En outre, il est prévu qu’environ 660 millions de personnes pourraient encore être confrontées à la faim en 2030, 30 millions de personnes de plus que dans un scénario dans lequel la pandémie ne s’était pas produite, en raison des effets durables de la pandémie de COVID-19 sur la sécurité alimentaire mondiale. Ce revers rend plus difficile la réalisation de l’Objectif de développement durable (ODD) visant à éliminer la faim et à mettre fin à toutes les formes de malnutrition.

Selon le rapport, des progrès ont été accomplis pour certaines formes de malnutrition, mais le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs nutritionnels mondiaux d’ici 2030. À l’échelle mondiale, 44 % des nourrissons de moins de 6 mois ont été exclusivement allaités au sein en 2019, contre 37 % en 2012, mais la pratique varie considérablement d’une région à l’autre. La malnutrition infantile persiste toujours à un taux alarmant : on estime que 149 millions d’enfants ont souffert d’un retard de croissance, 45 millions ont été émaciés et 39 millions étaient en surpoids en 2020. Le rapport présente de nouvelles projections de cas supplémentaires potentiels de retard de croissance et d’émaciation infantiles dus à la pandémie de COVID-19. Sur la base d’un scénario prudent, il est prévu que 22 millions d’enfants supplémentaires dans les pays à revenu faible et intermédiaire souffriront d’un retard de croissance, 40 millions supplémentaires seront atteints de la malnutrition aiguë entre 2020 et 2030 en raison de la pandémie. Des efforts globaux et urgents sont nécessaires pour lutter contre les effets néfastes de la pandémie et atteindre les objectifs mondiaux à l’horizon 2030.

Vaincre la faim et la malnutrition sous toutes ses formes, y compris la dénutrition, les carences en micronutriments et le surpoids, ne se limite pas à garantir suffisamment de nourriture pour survivre : ce que les gens – et en particulier les enfants – mangent, doit également être nutritif. Au cours de l’année écoulée, la pandémie de COVID-19 et les mesures sans précédent pour la contenir, ont exposé et intensifié les vulnérabilités et les insuffisances des systèmes alimentaires mondiaux. Reconnaissant que les systèmes alimentaires portent une responsabilité essentielle pour la qualité nutritionnelle, la sécurité des aliments abordables et la durabilité des régimes alimentaires, le rapport de cette année présente six (6) voies pour transformer les systèmes alimentaires et parvenir à une alimentation saine pour tous. Ce sont : (1) Intégrer l’action humanitaire, les politiques de développement et la consolidation de la paix, dans les zones touchées par des conflits ; (2) Renforcer la résilience face aux changements climatiques dans l’ensemble du système alimentaire ; (3) Renforcer la résilience des plus vulnérables face à l’adversité économique ; (4) Intervenir le long de la chaîne d’approvisionnement alimentaire en vue de réduire le coût des aliments nutritifs ; (5) Lutter contre la pauvreté et les inégalités structurelles en veillant à ce que les interventions soient favorables aux pauvres et inclusives ; (6) Renforcer l’environnement alimentaire et changer le comportement des consommateurs afin de favoriser des habitudes alimentaires ayant une incidence positive sur la santé humaine et sur l’environnement.

Rapport 2021 sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde

[1] http://www.fao.org/publications/sofi/2021/fr/

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