Concertation Indépendante du Réseau Nigérien d’Information et de Recherche en Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle

Sous le haut patronage du Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, monsieur Mamoudou Djibo, une Concertation Indépendante sur les systèmes alimentaires au Niger sous le thème « Eau-Hygiène, Assainissement comme déterminant essentiel des systèmes alimentaires sensibles à la nutrition » a été organisée à l’occasion de la semaine académique, culturelle et sportive de la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, dans l’amphithéâtre de la FAST, le vendredi 9 Juillet 2021.

La concertation a été organisée par le Réseau Nigérien d’Information et de Recherche en Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (ReNFoRSAN) en collaboration avec l’Université Abdou Moumouni de Niamey et avec l’appui du Haut-Commissariat à l’Initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens), la Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition (PNIN), des Agences du Systèmes des Nations Unies au Niger (FAO, UNICEF et PAM) et l’ONG Welthungerhilfe.

En début et pendant la conférence, les étudiants se sont illustrés par une série de prestations au grand plaisir des officiels : chanson en guise d’hymne dédiée à la FAST, sketchs. La première allocution a été prononcée par le Délégué Général (DG) de la FAST, Monsieur Maliki D. Bandero, qui a salué l’organisation de cette conférence qui honore la FAST. Il a rendu hommage au nouveau doyen de la FAST et a salué l’engagement des enseignements pour la bonne réussite de la formation des étudiants dans ladite Faculté. Avant de finir son allocution, le DG de la FAST a remercié le maire de la ville de Niamey pour son engagement et l’appui à l’Université dans le cadre de l’assainissement de l’amélioration de l’environnement de travail des étudiants.

Ensuite, le Secrétaire Chargé des Affaires Académiques et Sociales (SCAAS) de l’Union des Etudiants Nigériens à l’Université de Niamey (UENUN), Monsieur Boubacar Ali Abdoul Kadri, a pronnoncé un discours en mettant en évidence l’importance et la pertinence de l’hygiène et l’assainissement dans tout système de développement avant de déplorer la situation universitaire en prétextant « nous sommes dans un amphi de 1 000 places mais nous ne remarquons la présence d’aucune poubelle à ordure ».

Puis, le maire de la ville de Niamey, monsieur Oumarou Moumouni Dogari, a mis l’accent sur l’importance de l’Education dans tout système de développement. Monsieur le maire, étant lui-même un produit de la FAST, a souligné l’importance du thème du jour et a déclaré que la mairie de la ville de Niamey s’engage à financer deux thèses de doctorat dans le secteur de l’eau, l’hygiène et l’assainissement dans l’optique d’améliorer les conditions de vie dans la ville de Niamey. Le Maire en parlera avec ses conseillers dès la prochaine session du conseil municipal.

Le vice-recteur de l’UAM, Professeur Amadou Rabbani, a profité du pupitre pour rappeler au ministre de l’Enseignement Supérieur que la recherche souffre de financements insuffisants et qu’il importe d’agir vite, car la recherche est un pilier important du développement de toute nation.

Ensuite, le ministre, Haut-commissaire à l’Initiative 3N et Coordonnateur des concertations nationales sur les systèmes alimentaires au Niger, Monsieur Ali Bety, a souligné la place de l’Initiative 3N pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Niger avant de donner des directives appelant à la concertation multi-acteurs sur les systèmes alimentaires au Niger. Le Haut-Commissaire a également salué tous les acteurs engagés qui soutiennent les concertations sur les systèmes alimentaires notamment la Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition.

Le discours d’ouverture a été prononcé par le Ministre de l’Enseignement supérieur, PhD Mamoudou Djibo qui s’est réjouie de l’intérêt porté sur la recherche dans le cadre des concertations sur les systèmes alimentaires. Il a reconnu les nombreux défis en la matière et surtout le sous-financement de la recherche qui constitue un handicap majeur pour les innovations. Le Ministre de l’Enseignement supérieur a rappelé que son ministère est ouvert à toutes les concertations aussi bien avec les étudiants qu’avec les enseignants et a déclaré que son ministère répondra présent à tout débats et/ou discussions constructives. Le Ministre a salué le fort engagement du Maire de Niamey et de son conseil municipal à soutenir l’Université Abdou Moumouni et la FAST en particulier l’octroi annoncé des deux bourses doctorales pour la recherche sur la contribution de l’eau, l’hygiène et l’assainissement à l’amélioration de la nutrition et santé des populations de la ville de Niamey. Le ministre a également pointé du doigt le manque de moyens comme une des principales sources des problèmes de l’Université.

A la suite des allocutions des officiels, des communications ont été faites pour animer la conférence en présence des enseignants chercheurs et des étudiants. Ainsi, cinq (5) courtes de présentations ont été faites pour susciter les échanges avec le public.

La première présentation sur le thème « Systèmes alimentaires durables pour une meilleure sécurité nutritionnelle » a été faite par Dr Gervais Ntandou-Bouzitou, Chargé de Politiques de Nutrition et systèmes Alimentaires à la FAO-Niger et Assistant Technique au HC3N. Cette présentation a permis d’introduire les concepts de systèmes alimentaires comme un ensemble de chaines d’approvisionnement des aliments, des environnements alimentaires et des interconnections entre les acteurs et les secteurs multiples impliqués. La présentation a aussi montré des voies par lesquelles  les systèmes alimentaires peuvent améliorer la nutrition et leurs connections avec les cadres politiques et opérationnels du Niger, notamment la stratégie de l’Initiative 3N « les Nigériens Nourrissent les Nigériens » et la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle (PNSN) dont un pillier principal (Engagement 4) porte sur « Eau, Hygiène et Assainissament sensibles à la nutrition ».

La seconde présentation sur le thème principal de la conférence « Eau, Hygiène et Assainissement (EHA) comme déterminant essentiel des systèmes alimentaires sensibles à la Nutrition » a été faite par Dr Roger Sodjinou, Chef de la Section Nutrition à l’UNICEF-Niger. La présentation a permis de mieux élucider les interrelations, d’une part entre la qualité de l’eau usuelle et l’eau de consommation avec l’état nutritionnel et d’autre part, entre les risques sanitaires associés à des mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement et leurs effets néfastes sur l’état nutritionnel. Sans montrer des résultats de causse à effet en raison de l’insuffisance des données, le conférencier a montré que les bonnes pratiques d’EHA étaient associées à un taux de malnutrition chronique plus faible. Alors que la PNSN et son plan d’action intègrent bien les question d’EHA, les stratégies et programmes sectoriels d’EHA comme la Strategie Operationelle de Promotion de l’Hygiene et de l’Assainissement de Base (SOPHAB)-2014-2018 et le Programme Sectoriel Eau Hygiène et Assainissement (PROSEHA) – 2016-2030 n’incluent pas d’objectifs de nutrition. Cette situation doit être inverseée en intégrant davantage d’objectif de nutrition dans les actions de l’EHA au niveau sectoriel et intersectoriel pour un meilleur impact sur l’amélioration de l’état nutritionnel.

La troisième communication portant sur les « Principaux déterminants de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de cinq ans au Niger » a été faite par M. Almoustapha Yatta Theorode, Analyste Principal de la Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition (PNIN). La présentation a mis en relief la situation préoccupante de la malnutrition chronique au Niger avec des taux au-dessus du seuil élevé de l’OMS (30 %) depuis plus de 12 ans au niveau national et des disparités régionales importantes. Parmi les déterminants étudiés, les indicateurs en lien avec le taux d’utilisation des sources d’eau améliorées (-23 %) et les taux d’accès aux services d’assainissements améliorés (-63 %) sont ceux qui présentent les écarts les plus importants, suggérant une association inverse entre la malnutrition et les indicateurs EHA. Plus l’écart est grand, plus le taux de malnutrition chronique est élévé.

La thème « Relier la santé et les systèmes alimentaires durables : Indice de la Faim dans le monde » a été présenté par M. Maboury Diouf, Chef de projet à l’ONG Welthungerhilfe (WHH). Cela a permis de discuter des progrès accomplis à travers le monde sur la faim en utilisant un indice composite (Indice de la Faim) associant quatre (4) indicateurs: la sous-alimentation, l’émaciation, le retard de croissance et le taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Il ressort de la communication que le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre l’objectif « Faim Zéro » d’ici 2030 et que la pandémie de la Covid-19 aggrave d’avantage la situation. Il est donc indispensable de remodeler les systèmes alimentaires pour les rendre plus équitables, sains et durables, puis développer des investissements sociaux pour renforcer la résilience.

La dernière présentation de la journée, portant sur « Renforcer la résilience aux vulnérabilités, aux chocs et aux stress et contribuer à des systèmes alimentaires durables » et a été faite par M. Germain Akoubia du Programme Alimentaire Mondial (PAM) au Niger. Ce dernier a rappélé que les interventions du PAM apportent un soutien à toutes les composantes du système alimentaire (de la production à la consommation) et ciblent les pauvres et très pauvres au niveau national, communautaire et individuel. La création d’actifs productifs (Food for Asset), le paquet intégré de résilience, le soutien aux petits exploitants pour l’accès au marché pour l’assistance aux petits producteurs (aligné sur la Stratégie Nationale d’Achats Locaux d’Aliments auprès des Petits Producteurs (SNALAPP)), ainsi que l’appui à la fortification de produits alimentaires transformés de consommation courante au Niger, sont au nombre des stratégies et interventions ménées par le PAM en appui aux plus vulnérables.

La conférence a pris fin avec les échanges entre présentateurs, chercheurs et étudiants. Cette phase d’échange a révélé tout l’intérêt de la communauté universitaire de la FAST pour les thèmes d’actualité liés à la nutrition et aux systèmes alimentaires. Au terme de la rencontre, les enseignants ont sollicité l’organisation d’une autre rencontre pour des discussions plus profondes sur le rôle de la recherche et l’innovation dans les transformations des systèmes alimentaires au Niger.

AT_FIRST_FAO_Theme 1 SA durables et securite nutritionnelle_ReNFoRSAN

GHI2020_Presentation_Niger_ReNFoRSAN

PAM_Renforcer la résilience aux vulnérabilités, aux chocs et aux stress et contribuer à des systèmes alimentaires durables_ReNFoRSAN

PNIN_Déterminants malnutrition Chronique Conference ReNFoRSAN

UNICEF_EHA_NUT_UNICEF_ReNFoRSAN

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.