Contribution du Niger à la Célébration de la 13eme Journée Africaine de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (JASAN) /ADFNS, édition 2022

La 13ème Journée Africaine de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (JASAN) /African Day for Food and Nutrition Security (ADFNS) s’est déroulée du 31 octobre au 02 novembre 2022 à Addis-Abeba, en Éthiopie.

 Le Niger a pris part à cet évènement Co-organisé par la Commission de l’Union Africaine (CUA), l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD), le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et d’autres acteurs clés. S.E. Monsieur Ali Bety, Haut-Commissaire à l’Initiative 3N, invité par les organisateurs, a été représenté par le Dr Aboubacar MAHAMADOU, Coordonnateur de la Cellule Nutrition du Haut-Commissariat à l’initiative 3N et Point Focal de la Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition (PNIN).

 L’événement qui se tient chaque année fournit une plateforme aux décideurs africains et aux principales parties prenantes pour faire le point sur les progrès réalisés et formuler des recommandations pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle sur le continent.

Dans ce cadre, le PAM a organisé un événement parallèle de haut niveau sur les données et leur analyse pour une meilleure prise de décision sur la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique.  Dans son discours d’ouverture, S.E., l’Ambassadeure Minata Samaté Cessouma, Commissaire à la santé, aux affaires humanitaires et au développement social (HHS) de la CUA, a souligné l’importance des politiques, des programmes et des interventions fondés sur des données probantes. Le tableau de bord continental de responsabilisation en matière de nutrition a été cité comme exemple. Elle a également précisé que les données et l’information qui découle de leur analyse sont également essentielles pour faire progresser les ambitions des cadres stratégiques de l’Union Africaine sur la sécurité alimentaire et la nutrition, y compris l’engagement pris par les dirigeants africains dans le secteur de la santé.

Au Niger, l’étude coût de la faim (COHA) a été un des outils importants de dialogue politique national sur l’importance de la prévention de la malnutrition infantile et le plaidoyer pour la mobilisation des ressources. Les enseignements tirés de l’application de cet outil ont été utilisés pour :

  • Influencer l’accès au grand public à l’information juste et utile sur la nutrition en collaboration avec le réseau des journalistes pour la nutrition, dans le cadre du plaidoyer en faveur de la nutrition conduit par la Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition (PNIN) ;
  • Disséminer les informations sur les changements dans l’alimentation et la situation nutritionnelle produites par différentes sources dont la PNIN en insistant sur l’importance de la nutrition à la fois dans ses dimensions de prévention et de prise en charge et en mettant en évidence le coût de l’inaction lors des séminaires parlementaires ;
  • Mener un plaidoyer essentiel visant à faire de la nutrition une priorité politique par l’utilisation des résultats de la COHA et de la PNIN pour guider les orientations nationales notamment les politiques et planifications sectorielles telles que l’initiative 3N (i3N), la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle (PNSN), la Politique Nationale de Protection Sociale (PNPS) et les Plans de Développement Economique et Social (PDES) ;
  • Soutenir les dialogues multi-acteurs sur les systèmes alimentaires sensibles à la nutrition et respectueux de l’environnement ;
  • Formuler « les engagements Pays » aux initiatives sous régionales et internationales (Transformation des Systèmes Alimentaires, Nutrition pour la Croissance) ;
  • Soutenir l’augmentation des allocations et des dépenses de nutrition par la conduite des analyses complémentaires comme l’Analyse des allocations et dépenses budgétaires dédiées à la nutrition et autres études « étude Fill the Nutrient Gap» (FNG), Fortification Rapid Assesment Tool (FRAT)[1] ;
  • Soutenir l’adoption des textes législatifs et réglementaires contribuant à la lutte contre la malnutrition comme par exemple la loi sur le code des substituts du lait maternel et les normes sur la fortification des aliments.

Au terme des discussions, les participants ont admis qu’éliminer le retard de croissance et emprunter le chemin du développement implique : i) une mobilisation progressive et dans la durée de nouveaux moyens et financements sur le budget de l’Etat, à la fois pour la prise en charge médicale de la malnutrition aiguë, la prévention de toutes les autres formes de la malnutrition, ii) un suivi rigoureux des arbitrages budgétaires en faveur des secteurs contributeurs de la nutrition, iii) le plaidoyer pour optimiser la mobilisation des ressources extérieures et iv) la mise à une plus grande échelle des interventions sectorielles contribuant à l’amélioration de la sécurité nutritionnelle.

Outre l’événement parallèle sur les données et les résultats de leur analyse, le PAM a organisé le dialogue thématique sur le renforcement du lien entre le développement du capital humain et le renforcement de la résilience face à la faim et à la malnutrition. A cette occasion, l’intervention du Niger a rappelé le caractère impératif et moral de garantir à chaque être humain une alimentation adéquate. C’est un droit humain fondamental inscrit dans la constitution du Niger.  C’est aussi un investissement pour le développement économique et social, un facteur de paix et de stabilité dont le Sahel a tant besoin. Le Niger, fort de sa longue expérience de gestion de crises nutritionnelles, se situe sur le chemin d’un réel changement des pratiques et de paradigme budgétaire public et des donateurs en adoptant des fonds communs sectoriels en plus du fonds d’investissement pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle (FISAN) en plus de la création d’un environnement favorable au développement du secteur privé agro-alimentaire.

[1] https://pnin-niger.org/web/

Présentation sur le coût de la faim

Discours du Haut-Commissaire à l’I3N

 

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