Analyse des allocations budgétaires et des dépenses annuelles de l’Etat dans le secteur de la nutrition 2018-2019

L’objectif principal de ce travail était d’évaluer le volume des financements mobilisés, alloués et dépensés par l’Etat au profit des interventions de nutrition à travers les ministères et institutions publiques au cours de la période 2018-2019. Cette revue s’est basée sur la méthodologie consensuelle proposée par le Secrétariat du Mouvement Scaling Up Nutrition « SUN Global », dont le processus comporte cinq (5) étapes : (i) planification, (ii) collecte des données, (iii) validation des données, (iv) analyse des données, (v) finalisation et dissémination des résultats.
L’analyse budgétaire 2018-2019 (comparée à 2016-2017) a montré les résultats suivants :
 Une tendance à la hausse du nombre de lignes budgétaires dédiées à la nutrition de 2016 à 2019, bien que le budget total alloué consacré à la nutrition n’ait pas beaucoup augmenté. Cependant, on note une légère tendance progressive à la hausse dans la mobilisation des montants alloués.
 Le taux d’exécution des ressources propres est plus élevé que pour les ressources externes. Cependant, on note des disparités entre les différents ministères et des variations d’une année à l’autre.
 La répartition des allocations budgétaires (ressources propres de l’Etat), dédiées à la nutrition a montré que les investissements constituent la majeure partie du budget de la nutrition.
 L’allocation budgétaire par année a représenté 3,04% du budget total de l’Etat pour 2018 et 4,65% pour 2019. En tenant compte des investissements en nutrition, elles passent à 8,97% en 2018 et 8,45% en 2019.
 Dans l’ensemble, les allocations budgétaires en nutrition ont progressivement régressé de 2016 à 2019. Ces allocations n’ont pas été constantes, on observe beaucoup de fluctuation selon les années et selon les ministères.
 La distribution des allocations de nutrition (ressources propres de l’Etat) par domaines thématiques s’est nettement améliorée pour la gouvernance et coordination multisectorielle (Engagement 1) ainsi que pour les interventions nutritionnelles dans le secteur de la santé (Engagement 2) pour la période 2018-2019.
 Globalement, le financement des interventions spécifiques à la nutrition est faible et a légèrement diminué de 2018 à 2019 pour les ressources propres de l’Etat. Les interventions financées par les ressources propres de l’Etat sont fortement sensibles dans 40% des ministères.
 Les allocations budgétaires de 2018 à 2019 du domaine de la nutrition (Engagement 2) ont fortement augmenté pour les ressources propres de l’État et pour le secteur de l’Éducation (Engagement 6) pour les ressources externes.
 Les allocations et dépenses totales de nutrition par habitant et par an sont insuffisantes (respectivement 623 et 873 FCFA par habitants en 2018 et 2019. Les ménages continuent d’assurer la majeure partie du financement de leur santé.
 La proportion des allocations et dépenses budgétaires totales au Niger par rapport au Produit Intérieur Brut (PIB) est très faible et pratiquement stagnante de 2016 à 2019. Elle est de 7114,53 et 7567,89 (en milliards FCA) respectivement en 2018 et 2019. Malgré les améliorations constatées pour le financement de la nutrition dans certains secteurs, il reste encore un gap important pour espérer un impact nutritionnel positif.

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