La PNIN est heureuse de présenter les premiers résultats de l’enquête « Food-Fortification Rapid Assesment Tool » (FRAT) dont les premiers rapports (Tome 1 sur la méthodologie de l’enquête FRAT et de consommation alimentaire et Tome 2 sur l’identification des aliments vecteurs potentiels de consommation de masse pour la fortification) ont été validés par le Comité Technique de la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle (CT/PNSN) le 21 Mai 2021. Au cours de cette réunion, l’Équipe PNIN a été honorée du passage et du soutien de Monsieur Ali BETY, Haut-Commissaire à l’Initiative 3N – Les Nigériens Nourrissent les Nigériens.
Les carences en micronutriments sont une forme de malnutrition souvent cachées qui affectent de nombreuses populations dans les pays à faible et moyen revenus comme le Niger. Pour lutter contre ces carences, la diversification de l’alimentation, la bio fortification et l’enrichissement des aliments ou fortification alimentaire par ajout de prémixe ou pré – mélange de micronutriments, sont entre autres des stratégies utilisées. Afin de vérifier si les aliments de base de l’alimentation de la majorité de la population nigérienne (farines de sorgho, maïs, mil et niébé), peuvent être utilisés comme des aliments vecteurs pour la fortification en fer, zinc et acide folique par exemple, une enquête de type FRAT a été menée par le Haut-Commissariat à l’Initiative 3N (HC3N), et la Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition (PNIN) avec l’appui de ses principaux partenaires. Il s’agit principalement du Programme FIRST (Impact sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la résilience et la transformation) de la FAO et de l’UE, du Centre INTAKE pour l’évaluation de la consommation alimentaire de Family Health International (FHI 360).
Selon les résultats de l’enquête, plus de 9 personnes sur 10 ont consommé au moins une fois du mil au cours des dernières 24 heures et majoritairement sous forme de farine. La région de Zinder est la moins exposée à la consommation du mil. La consommation du Sorgho est moins importante sauf pour la région de Zinder. La faible consommation de maïs (trois fois plus faible que celle de mil) résulte d’une faible production. C’est uniquement dans la région de Dosso que la consommation du maïs au cours des dernières 24 heures dépasse 50 %. Enfin, la fréquence de consommation de la farine de niébé est moins élevée dans l’ensemble des 5 régions toutefois la consommation quotidienne et hebdomadaire de la farine de niébé est plus élevée à Tahoua. Des recommandations ont été faites en conséquence pour définir des seuils de fortification de ces aliments vecteurs en cohérence avec les normes nationales et les programmes de fortification en cours au Niger.
Ces informations sont également importantes dans le cadre de l’élaboration en cours du Plan d’Action Multisectorielle 2021-2025 de la Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle (PNSN) 2017-2025. Elles serviront aussi à mieux orienter les interventions de fortification des aliments en cours avec l’appui des partenaires au développement.
Enfin et pour la première fois, cette enquête a été combinée avec une enquête de consommation alimentaire au moyen de deux (2) rappels des 24-heures (R24H) non consécutifs afin de mieux comprendre les habitudes alimentaires, calculer les apports quantitatifs et qualitatifs, et évaluer l’adéquation nutritionnelle de ces apports sur trois groupes cibles (Enfants de 23 à 59 mois, adolescentes de 10 à 18 ans et les femmes adultes de 19 à 49 ans) dans 5 régions du Niger les plus touchées par la malnutrition. Le rapport de cette dernière composante de l’enquête est attendu d’ici la fin de l’année 2021.